Renée Wagener © Mike Zenari
Mémoire & Patrimoine

Comité Auschwitz Luxembourg et Renée Wagener - Die jüdische Minderheit in Luxemburg

Publication du livre Zwischen Anerkennung und Exklusion, die jüdische Minderheit in Luxemburg (titre provisoire), basé sur la thèse de l’auteure

C’est sur le tard que Renée Wagener, dont le visage nous est familier de par son engagement en politique (elle était membre du conseil communal de la Ville de Luxembourg de 1991 à 1994, puis députée de 1994 à 2004), reprend ses études. Par le biais d’un mémoire sur l’histoire du droit de vote des femmes au Luxembourg, elle obtient son diplôme de maîtrise en 1997. En 2007, elle se tourne vers l’Université du Luxembourg pour y poursuivre sa nouvelle voie, celle de chercheuse-historienne.

« Les mouvements d’émancipation et la reconnaissance de l’égalité à travers l’histoire m’ont toujours intéressée », nous confie-t-elle. Sous le titre complet de Die jüdische Minderheit in Luxemburg und das Gleichheitsprinzip. Staatsbür­gerliche Emanzipation vs. staatliche und gesellschaftliche Praxis vom 19. bis zum Beginn des 21. Jahrhunderts, sa thèse de doctorat de presque 1000 pages ne déroge pas à la règle.

Renée Wagener y scrute les conditions de vie de la communauté juive au Luxembourg et tente de comprendre dans quelles proportions son émancipa­tion, prônée par la Révolution française, s’est vraiment réalisée : est-ce resté une promesse sur papier ou la société a-t-elle vraiment intégré ces idées ?

« C’est un sujet tristement d’actualité. Mon livre vise à sensibiliser le public au phéno­mène de l’antisémitisme et à ses conséquences. »

« Les sources montrent que, depuis le milieu du XIXe siècle, les stéréotypes antisémites étaient bien présents au Luxembourg. Dans les années 30, on en trouve également à travers des documents internes du Ministère de la Justice ou de la police des étrangers, mais aussi dans certains journaux de l’époque. »

Aujourd’hui, ces sources – et leur décryptage par l’auteure – vont pouvoir être accessibles au grand public dans une version condensée de sa thèse, à paraître chez l’éditeur allemand Metro­pol Verlag en 2020. Ainsi verra le jour la première publication en allemand sur la communauté juive et sur l’antisémitisme au Luxembourg.

Une fois ce travail de longue haleine publié, Renée Wagener compte reprendre son travail sur l’émancipa­tion des minorités : elle espère pouvoir entamer prochainement un travail de recherche sur la communauté capver­dienne du Luxembourg.

www.synagogue.lu/memoire/comite-auschwitz

www.independent.academia.edu/renéewagener

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