Projets soutenus

ATD Quart Monde

ATD Quart Monde met en lumière la parole de personnes en situation de précarité à travers un projet artistique puissant, où création rime avec dignité et droits humains.

photo d'un groupe de personnes assis devant une affiche sur laquelle est écrit « J'existe »

@Rari Matei

  • Domaine Social
  • Période 2024

Avec J’existe, ATD Quart Monde a initié un projet artistique d’une portée humaine et sociale exceptionnelle. En réunissant des personnes vivant en situation de pauvreté et des artistes professionnel·le·s, le projet s’est donné pour mission de rendre visible l’invisible. Ensemble, ces participant·e·s ont exploré, mis en scène et incarné le thème de la pauvreté comme violation des droits humains. Au cœur de la démarche : la conviction que les droits culturels sont un levier essentiel pour permettre aux plus démuni·e·s de faire reconnaître leurs autres droits.

Dès le départ, notre objectif était clair : donner la parole à celles et ceux qui en sont habituellement privés. 

Carlo Kieffer ATD Quart Monde

Le projet s’est construit patiemment, sur plus d’un an de préparations, de rencontres, de recherches. Il a été mené avec rigueur, respect et engagement, en partenariat avec Maskénada, un collectif culturel reconnu pour ses projets de création collaborative.

Une scène pour faire exister ce que l’on tait

Le spectacle final, véritable aboutissement collectif, a rassemblé des récits de vie, des gestes, des images fortes et une parole libérée. Il a permis à des personnes souvent marginalisées de se tenir au centre de l’attention, de dire “j’existe” non pas en criant, mais en créant.

Une table ronde organisée dans le cadre du projet a abordé la maltraitance institutionnelle, thématique rarement explorée dans le cadre artistique et pourtant cruciale pour comprendre les mécanismes d’exclusion. L’échange fut à la hauteur du propos : intense, honnête, salutaire.

Des défis humains et logistiques… surmontés ensemble

Comme souvent avec les projets de cette nature, les obstacles n’ont pas manqué. La vie quotidienne, marquée par le stress, la fatigue, parfois la maladie, a souvent rendu l’organisation difficile. Mais la bienveillance, l’engagement des équipes artistiques et la détermination des participant·e·s ont permis d’avancer.

« Une participante s’est blessée à l’épaule. Pourtant, sa motivation était telle qu’elle a tenu à aller jusqu’au bout. C’est l’une des nombreuses preuves de la force que ce projet a révélée. » 

Le soutien sans faille de l’Œuvre Nationale et de partenaires clés a permis de structurer un accompagnement de qualité, sans compromis sur la dimension humaine du projet.

Une reconnaissance publique… et intime

Le standing ovation reçu lors de la première représentation n’a pas seulement salué une performance artistique : il a reconnu des existences, des voix, des présences souvent reléguées au silence.

Ce que nous voulions transmettre a été entendu. Le public a compris l’esprit du spectacle, et c’est notre plus grande réussite. 

Carlo Kieffer ATD Quart Monde

Un livre de photos a déjà vu le jour, un film est en cours de réalisation, et un document retraçant l’ensemble de la démarche est en préparation. Ces traces prolongeront le projet, pour qu’il continue d’agir comme un outil de sensibilisation et de transformation sociale.

Une ambition qui dépasse la scène

Pour ATD Quart Monde, J’existe est bien plus qu’un projet artistique : c’est une déclaration d’existence, un manifeste contre l’invisibilisation. À travers cette expérience, l’association a pu confirmer ce qu’elle défend depuis toujours : la culture n’est pas un luxe, mais un droit fondamental.

Ce projet montre que les personnes en situation de précarité peuvent non seulement participer à la vie culturelle, mais aussi contribuer à transformer notre regard collectif. 

Carlo Kieffer ATD Quart Monde

Et après ?

Les retours sont clairs : J’existe doit inspirer d’autres initiatives. ATD souhaite désormais faire de ce projet un exemple de partenariat d’égal à égal entre professionnel·le·s du monde artistique et personnes concernées par la pauvreté.

« Ce que nous espérons à long terme, c’est que notre société reconnaisse le potentiel transformateur des projets culturels partagés. Que l’on cesse de considérer certaines personnes comme “bénéficiaires” et qu’on les reconnaisse comme des acteurs et actrices à part entière du changement. »

Le chemin continue. Porté par la lutte contre l’injustice et le courage des militant·e·s du quotidien, ATD Quart Monde poursuit sa mission avec une devise simple mais puissante : « Donner la parole à ceux qui n’en ont pas. »

Et un rappel fondamental, qui résonne bien au-delà de la scène : « Là où des hommes sont condamnés à vivre dans la misère, les droits de l’homme sont violés. S’unir pour les faire respecter est un devoir sacré  . » – Joseph Wresinski, 17 octobre 1987

cinq personnes avec des pancartes

@Rari Matei