Andrew Vernyuy Ndzebir © Sven Becker

Fondation Caritas Luxembourg - Ubuntu

Encadrement psychologique et offre d’activités à destination de jeunes demandeurs de protection internationale : 4 questions à Andrew Vernyuy Ndzebir, responsable du projet

Votre projet

Le fait que des réfugiés soient logés sous tente dans un hall de LuxExpo, dans la Structure d’Hébergement Urgent à Kirchberg (SHUK), en attendant leur transfert vers un autre pays européen, a incité les initiateurs à humaniser ce temps d’attente et à aider les concernés à développer leur résilience.

Vue la vulnérabilité des personnes assignées à résidence, dont la majorité est âgée entre 21 et 25 ans et a connu un chemin d’exil très traumatisant, notre action comprend plusieurs volets : d’une part, un soutien psychologique assuré par le responsable du projet qui est psychothérapeute, d’autre part, un accueil bienveillant par des bénévoles au petit local Ubuntu, ouvert sept jours sur sept, et finalement, des activités sportives, culturelles et communautaires.

Sa réalisation

De juillet 2019 à avril 2020, 17 personnes vivant avec un traumatisme psychique avéré ont bénéficié d’une thérapie par exposition à la narration, 187 ont bénéficié d’un accompagnement psychosocial, 11 bénévoles ont été formés et participent au projet, un stagiaire a été recruté et débutera en janvier 2021.

Malgré certaines difficultés pouvant émerger, telles que des conflits ou la difficulté à motiver certains bénéficiaires dépressifs à participer à des activités psychosociales, nous sommes satisfaits des feedbacks des bénéficiaires, comme celui-ci par exemple : « ….depuis que je suis ici en Europe, c’est au local d’Ubuntu, où je vois la porte ouverte, que je me sens accueilli …. ».

Le terme Ubuntu, choisi par nos bénéficiaires, est à la fois le lieu et le cœur de notre engagement. En effet, la signification de ce mot venant de l’Afrique du sud est : « Je suis, parce que nous sommes ».

Impact du Covid-19

Les activités psychosociales telles que l’accueil, les sorties culturelles et les activités sportives ont malheureusement dû être suspendues. Le contact avec l’équipe professionnelle de la SHUK est, quant à lui, devenu plus régulier pour faire face à la situation du Covid-19.

Pour les autres activités, nous avons fonctionné par télétravail (télépsychologie et supervision). Depuis le début du projet, nous avions instauré des groupes WhatsApp, l’un pour les résidents de la SHUK et l’autre pour les bénévoles. Ces réseaux virtuels existants ont facilité le passage au télétravail.

Votre objectif

Nous pouvons déjà constater que le processus d’identification des réfugiés vulnérables, sur le plan psychologique, est devenu plus efficace. Le fait de les entraîner dans des activités de groupe telles que les sports, les jeux de société ou les sorties culturelles, permet à la fois d’identifier leur vulnérabilité et de diminuer les éventuelles barrières face à un travail psychothérapeutique.

Forts de notre expérience de 4 ans, nous prévoyons de pérenniser notre action grâce à un soutien des autorités étatiques.

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